Il y a deux ans à peine, sortait Chaos and Creation in the backyard de Sir Paul McCartney, l’un des derniers dieu des 60’s encore vivant et encore prolifique de la pop et du rock. Chaos and Creation avait été vu par les critiques comme le disque de la maturité ! Enfin, Paul se prenait un peu au sérieux, enfin, celui-ci livrait des textes personnelles, enfin, la vieillesse aidant il se montrait à nu dans un disque beau et fragile. Pour Memory Almost Full on attendait le bis de Chaos and Creation. Et bien c’est loupé ! Le vieux Paul, nous donne un disque de l’éternel adolescent qu’il est ! Adieu la soit disante maturité du précédent, retour aux sucreries pop et aux petits bijoux de rock, le tout avec un sourire de gosse extasié devant le beau tour qu’il vient encore de jouer à tout le monde ! C’est pas tout a fait le genre de disque que l’on écoute assis dans un fauteuil, un café à la main.
Tout commence par « Dance tonight ». Une mandoline, une mélodie sans prétention et un texte aussi naïf, candide et digne des mièvreries les plus belles des Beatles. Paul en vieil aigris qu’il n’est pas, nous offre 2 minutes 30 d’un petite joie simple. Et on enchaîne avec « Ever Present past », un pop rock aux accents légerement années 80, qui n’est pas la meilleure période de McCartney mais là, pourtant, le morceau passe bien avec des paroles qui laisse poindre la vieillesse : « When I was a kid » nous chante t-il, et tout ça sonne finalement comme un morceau commercial qu’on entend au quotidien. Arrive « See your sunshine », un peu d’amour et une petite histoire pour le texte et une superbe ligne de basse pour ce morceau, c’est à peu prés tout, les couplets sans grand relief, sont assez bien compensés par un refrain et des chœurs à la wings qui sauve le truc. Surrement le plus mauvais morceau de l’album. Et là déboulent les cordes de « Only mama knows », on sent le resucée d’ « Eleanor Rugby » arriver à grande vitesse quand d’un coup, d’un seul, et sans prévenir, une guitare incisive et une ligne de basse bien cinglante coupe la paroles aux cordes. Paul nous offre là, un bon rock plein de punch avec des chœurs, qui là encore ne sont pas sans rappeler les wings. Du rock McCartien pur jus, comme il ne nous en avait pas fait depuis un bon moment. Une voix en grande forme donne le volume nécessaire à ce morceau qui promet d’être l’un des grands moments des futurs concerts du Sir. Puis comme pour calmer le jeu, « you tell me » montre le bout de son nez, arrivant à petit pas. Une simple ballade, que McCartney chante, au bord de la fragilité, comme si sa voix allait partir à la fin de chaque phrase. Soutenu par quelques chœurs. Que dire de plus, il connaît son métier, une ballade impeccable. C’est au tour de Mr Bellamy d’arriver avec son piano, McCartney ne sert là encore une histoire comme lui seul sait les faire, avec un bijou de pop incroyable tinté d’un petit quelque chose du Electric Light Orchestra. Variation rythmique au programme, des instruments dans tout les sens, une construction complexe qui vous rentre dans le crâne. Encore un tour de magie du vieux Paul, qui arrive à vous coller un morceau dans la tête pour des heures et des heures entières. Et c’est pour cela, que nous aussi on voudrait lui dire notre « Gratitude », qui est le titre du morceau suivant. Une belle ballade pop, avec une basse soignée aux petits oignons, des chœurs tout droits surgit des wings, on s’attendrait presque à attendre Linda. Et d’ailleurs à qui s’adresse cette chanson ? « I want to show my gratitude to be loved by you ». Qui remercie t-il ainsi son ex-épouse Heither ? Ou la regrettée Linda qu’il n’a jamais vraiment remplacé ? C’est maintenant l’heure de ce qui a été abusivement intitulé le medley du disque. Trois morceaux qui s’enchaîne, liée par une certaine évocation des souvenirs, ceux de Liverpool, ceux de la jeunesse et des fringues hallucinantes qu’il portait. « Vintage clothes » parle de ça, sur un piano un peu nostalgique, des chœurs enchanteur, un guitare simplement efficace, un petit rock nostalgique mais entraînant, qui est tout de suite suivit dans la foulée par « That Was me » sur un rythme de rock’n’Roll, McCartney nous dit qui il est, depuis Liverpool à ici. Et s’offre même un petit tour de prouesse vocal en nous la chantant bien en rogne sur la fin. Dur à croire que c’est la voix d’un bonhomme de 65 ans. Mais le rock retombe et nous découvre une petite ballade détendu et rigolote : « Feet in the Clouds » Paul s’amuse, des cordes, un son de clavier tout droit échapper du « because » des Beatles, un vocoder bien maîtrisé. Un petit nuage pop avant d’entrer dans une drôle de maison de cire. « House of Wax » est le titre du morceau suivant. Un poème mise en musique, c’est sombre, la batterie sonne comme l’éclatement des obus, et Paul pose la dessus un solo qui vous taillade méchamment. Un rock comme une balle qui vous touche en plein cœur. Après cette première baffe, Paul nous sert « the end of the end » et oui Paul nous parle de la mort, de la sienne, sur un piano à la let it be il nous demande de pas être trop triste, et pourtant elle nous collerais presque le cafard cette chanson, tant elle est belle. Heureusement pour nous Paul ne nous laisse pas sur cette note à fendre le cœur des pierres, il plis l’album avec « Nod you head » un rock sans sens, absurde, simple, tonitruant et au final assez bateau mais qui a l’avantage de nous faire bouger un peu, au moins la tête.
Playliste :
1-Dance Tonight
2-Ever Present Past
3-See Your Sunshine
4-Only Mama Knows
5-You Tell Me
6-Mr Bellamy
7-Gratitude
8-Vintage Clothes
9-That Was Me
10-Feet in the clouds
11-House of wax
12-The End of the End
13-Nod Your Head