Nemo Gardien du Savoir
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| Sujet: Vous avez dit Béjart ? Comme c'est Béjart !? Sam 24 Nov à 13:04 | |
| Maurice Berger, au patronyme de pâtre, avait emprunté son pseudonyme à Armande Béjart, la compagne de Molière. Maurice Béjart fut-il au XXe siècle la face (la femme ?) cachée de la danse contemporaine, sa part belle, saltimbanque et rebelle ?Pour évaluer l’amplitude d’un coup de tonnerre dont le grondement aura roulé pendant quarante ans, il faut rebondir en août 1967 à Avignon dans la cour d’honneur du palais des Papes : la Messe pour le temps présent. Sur scène, une palanquée de garçons et de filles qui se démenaient comme de très beaux diables. Dans les amplis, les rocks électroniques de Pierre Henry, dont l’un intitulé Too Fortiche. Trop fort en effet. Ce n’était pas encore Mai 68, c’était déjà une libération. Libération de la danse qui, du moins en France, rimait encore avec Casse-Noisette (pour ne pas dire pire). Un bon coup de ballet, en somme. Libération sexuelle, elle aussi prémonitoire, tant l’érotisation des corps, mieux que nus, bandés et bandants, donnait des idées. En ces temps, il était fréquent que les créations de Béjart soient qualifiées de pornographiques. Toute une époque qui, quand elle devint à son tour un patrimoine voire un académisme, n’évita ni la pompe (ainsi parlait Maurice Zarathoustra…) ni la mégalomanie (entrechats au pied des Pyramides). Mais le phénomène Béjart excède la question du goût. Non content d’ouvrir la danse contemporaine à un très large public, il fut un des premiers à faire valser la mondialisation, des chorégraphies inspirées du Rajasthan aux gestes du kabuki. Maurice Béjart était littéralement un homme de (bonne) compagnie. Source : Libération. | |
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